2 Avril 2013
A quelques coups de manivelles d'Istanbul, souvent citée comme porte de l'Orient, je me repose tranquillement en sirotant du Cay sous un soleil de plomb.
Ca y est je suis en Turquie depuis 3 jours et le soleil a fait miraculeusement son apparition après les dernières montagnes bulgares.
Mon passage frontière s'est fait au nord ouest d'Edirne. Etant encore un peu novice avec ces formalités, je ne m'attendais pas à passer autant de temps pour faire 500m. Pourtant j'avais le dress code conseillé par bobitto : scarpe fine shimano et camicia nera Scott. Mais là je devais être trop classe pour un sacochard français.
Du coup, j'arrive à la nuit tombante à Edirne où une nuit à l'hotel s'impose (je n'ose pas encore aller squatter dans un parc comme le font régulièrement 2 Lyonnais qui ont 15 jours d'avance sur moi http://www.passelegrandplateau.fr).
Mais finalement cette contrainte devient une agréable introduction à la Turquie. J'y étais venu il y a 9 ans et mes souvenirs sont toujours bien d'actualité : un peuple hyper bosseur, curieux et très accueillant, une jeunesse très dynamique. Ici, on n'est pas du tout agressé en tant que bifton potentiel. Non on s'intéresse d'où tu viens, où tu habites, quel est ton métier, qu'est-ce que tu penses de Messi (le football est un sujet majeur de discution et là je suis à la rue). Mais la barrière de la langue ne me permet pas toujours de profiter pleinement de ces échanges.
Pour tous les cyclos qui vagabondent sur la route de la soie, la Turquie est le pays qui marque le plus par l'hospitalité des gens. Je n'en doute pas.
Je quitte Edirne Dimanche et je croise dès la sortie de la ville un clic clic très sympa qui m'indique la route et qui s'appelle Mustafa.
Je dois traverser du Nord au Sud la Thrace turque pour rejoindre la côte (Terkidag où je suis actuellement). Cette région est le grenier à blé de la région d'Istanbul. On se croirait dans la Beauce, donc assez monotone pour un sacochard. Il faut patienter jusqu'à la Mer Noire connue pour ses dénivelés importants (effet montages russes) et ses paysages très contrastés.
Nous ne passerons pas à Istanbul par prudence sacocharde. Aurel préfère venir y marquer des points plus tard, moi je connais et veux éviter cette ville de 150 kms de long et 15 millions d'hab en vélo sacoche.
Le blé : moteur économique de la Thrace orientale
J'ai, par le plus grand des hasards, la chance de revoir Mustafa qui m'invite à boire un çay (thé). Il me présente à son groupe qui forme un petit club à Edirne. C'est étonnant de voir autant de cyclos en si peu de temps (une vingtaine de croisés depuis Edirne) alors qu'en Grèce j'ai dû en voir une dizaine sur tout mon séjour.
On discute et ils sont très intrigués par mon baton. Je leur explique le répulsif à chien et là Mustafa sort un pistolet de gamin qui tire un pétard : "c'est ça qu'il faut ici". Très bien je prends note et remercie de l'astuce.
Par contre, je voudrais bien aussi l'astuce pour que les bus laissent plus de marge. Et oui, je le savais pour y avoir été passager, les bus et autres dolmus sont ici rois. Tant mieux pour le réchauffement climatique, mais en vélo c'est chaud chaud. D'ailleurs c'est une chose que je n'ai pas signalé, mais rouler en Grèce a été très sécurit. Mention très bien pour le respect du vélo en Grèce, les félicitations reviennent aux Espagnols (du moins toute la partie nord) qui sont pour moi la référence en matière de partage de la voie PUBLIQUE.